Alors que la conférence internationale CROI 2018 (Conference on retrovirus and opportunistic infections) s’achève en montrant les bénéfices ainsi que les difficultés dans la mise en place de la prophylaxie préexposition (PreP), l’étude ANRS Prévenir a déjà inclus plus de 1000 volontaires. Cette étude promue par l’ANRS et dont l’association AIDES est partenaire, vise à améliorer l’offre de PrEP (prophylaxie pré-exposition) en Île-de-France dans le contexte de l’initiative Paris sans Sida et région Ile de France sans Sida, et à évaluer l’impact de cette stratégie de prévention sur l’épidémie du VIH/SIDA.

Lancée en mai 2017 et menée par le professeur Jean-Michel Molina (Hôpital Saint-Louis, AP-HP), le docteur Jade Ghosn (Hopital Hôtel Dieu, AP-HP) et Daniela Rojas-Castro (association AIDES), ANRS Prévenir a prévu d’inclure 3000 volontaires, d’ici 2019 puis de les suivre jusqu’en 2020.
Les volontaires de l'étude peuvent choisir de prendre la PrEP en continu (un comprimé par jour) ou selon le schéma proposé par l'étude ANRS IPERGAY et validé dans les recommandations nationales et européennes (un traitement à la demande, au moment de la période d'activité sexuelle). L'impact d'un accompagnement personnalisé proposé par des acteurs communautaires est également évalué ainsi que la prévention et la prise en charge des autres infections sexuellement transmises.
Au cours du mois de février 2018, le millième volontaire a été inclus dans cette étude. Spécificité du recrutement de l’étude ANRS Prévenir : au-delà des centres hospitaliers, il s’effectue aussi au sein de Centres gratuits d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) et de centres de santé communautaires comme « Le 190 » et « le Checkpoint »1.

Pour le Pr. Jean-Michel Molina, « cette étape du recrutement constitue une réelle satisfaction : cela indique l’intérêt des populations cibles, les personnes séronégatives présentant un risque élevé d’infection par le VIH, pour cette stratégie de prévention et souligne la mobilisation des professionnels de santé pour élargir l’offre de PrEP. Par ailleurs, les résultats à long terme de l’étude ANRS IPERGAY, présentés à la CROI la semaine dernière, montrent que l’observance des participants reste très bonne quel que soit le schéma (pris en continu ou à la demande). L’étude ANRS Prévenir, à plus large échelle, doit nous permettre d’affiner encore nos connaissances et d’obtenir enfin un impact sur l’épidémie ».
« L’ANRS est très fière de ces premières inclusions, rendues possibles notamment grâce à l’implication des centres non hospitaliers, au plus près de la population concernée par l’offre de PrEP, se félicite François Dabis, Directeur de l’ANRS. Je souhaite que l’étude ANRS Prévenir, combinant déploiement de la PrEP, associé aux dépistages répétés des personnes à risque et au traitement immédiat des personnes identifiées séropositives, montre son efficacité en contribuant à réduire, principalement dans la population la plus exposée (les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes) le nombre des nouvelles infections en Ile de France ».

 

1 Le 190 - 62 rue des Tournelles 75003 Paris, le Checkpoint - 36 rue Geoffroy l’Asnier 75004 Paris